On ne peut pas dire que l’actualité de ces dernières semaines ait été économe en événements majeurs ; événements aussi inattendus (dans leurs formes) que prévisibles et inquiétants (quant aux raisons latentes qui les ont provoqués).
Que ce soit le mouvement des «gilets jaunes» (reflet d’un ras-le-bol social mais, surtout, d’une crise de la démocratie représentative et de la concertation sociale) ou la «vraie fausse crise» que traverse actuellement notre pays à quelques encablures des prochaines échéances électorales, il est inquiétant de constater que le danger populiste et xénophobe est bel et bien réel et que, sans un sursaut démocratique prenant la pleine mesure de ce danger, il suffirait de «pas grand chose» pour voir notre pays basculer dans une dynamique aussi sombre que celle observée dans d’autres pays européens et du monde.
Sommes-nous vraiment du bon côté de l’Histoire lorsque les actes et les stratégies politiques vident de leur sens, au jour le jour, les paroles que l’on voudrait fortes ? Sommes-nous vraiment du bon côté de l’Histoire lorsque les seules réponses apportées aux revendications citoyennes sont, tout au plus, de la poudre aux yeux lorsque le mépris opposé à la parole exprimée a montré
ses limites ?
Sommes-nous vraiment du bon côté de l’Histoire lorsque les droits humains sont sacrifiés sur l’autel du tout sécuritaire et économique ?
Le 10 décembre dernier, nous célébrions les 70 ans de la Déclaration universelle des Droits de l’Homme. Il y a 70 ans, des hommes et des femmes avaient scellé une liste de droits fondamentaux, conscient·e·s qu’il fallait être du bon côté de l’Histoire. Si cela était à refaire, très certainement qu’aujourd’hui, notre pays (et d’autres pays dits démocratiques) ne signerait jamais cette déclaration en l’état… Un constat (de Françoise Tulkens¹) qui fait froid dans le dos…
Pour nous et nos secteurs, 2019 sera une année décisive en ce qu’elle posera pour les 5 prochaines années les jalons de ce que sera l’échiquier de la concertation sociale et sectorielle. Pour la FESEFA et ses membres, 2019 est décrétée «année de l’autonomie associative» ! Notre «pouvoir d’agir» (mener des actions définies librement et en y mettant les moyens nécessaires et suffisants) n’a jamais été aussi malmené que durant ces 4 dernières années². Nous travaillerons à la sensibilisation de tout un chacun à ce pilier majeur de nos démocraties qu’est la liberté des associations et le rôle majeur de ces dernières en tant que «corps intermédiaires» et «partenaires» dans la recherche du bien commun et de l’intérêt collectif.
Comme 2018, 2019 sera certainement une année difficile mais elle sera riche de vos nombreux combats au quotidien avec vos publics pour une société plus juste et plus inclusive.
Nous vous souhaitons de belles réalisations et une force de frappe à toute épreuve dont la seule victime sera le mépris de la dignité humaine !
[1] Qui fut présidente de la Ligue des Droits Humains (ancienne Ligue des Droits de l’Homme) et vice-présidente de la Cour Européenne des Droits de l’Homme.
[2] Le projet de Guide des dépenses éligibles en Région wallonne (DGO6) illustre parfaitement cette dérive. S’il venait à être adopté en l’état, c’en serait fini de la liberté d’association, et ce guide ne manquerait pas de faire tâche d’huile !